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23 octobre 2016 7 23 /10 /octobre /2016 18:50

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

" Danseur des solitudes
Piétine les pétales de mon cœur
Danseur de solitude
C'est l'heure
J'ai perdu le sens du malheur
Ce sang qui coule comme des éponges
Sera celui des fleurs vues en songe
Elles se noieront à la mer amère
En dansant sur les vagues...
Danseur des solitudes
Frappe de tes talons
C'est l'heure
Dans le cercueil où dort la lune.
Il y aura bien le fantôme d'une guitare
Et ses cordes comme des sanglots
Pour accompagner le rythme de tes pas
C'est l'heure
La nuit est moins ténébreuse que mon âme
Et le jour est si loin qu'il n'existe même pas
Danseur des solitudes, il ne t'entendra pas..."
( Hécate )
11 octobre 2016

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28 août 2016 7 28 /08 /août /2016 12:23
Interlude 21 : La Joie

La Joie

 

J’étais faite pour la Joie

Epanouissement de saponaire

Dans la mousse des rêves.

 

Mais la Tristesse m’a été offerte

Ombre de mon soleil accablé.

 

Je sais tout d’Elle.

Lavandière lunaire

Elle s’est donnée à moi

Par le destin venu du Nord.

Du Sud elle a apporté la lumière qui pleure,

Sa robe taillée dans l’aube de l’Est est

Piquée par l’oblique douleur de l’Ouest.

 

J’étais faite pour la Joie

Mais la Tristesse m’a prise

Pour être son enfant, son élève,

Son regard et sa voix.

 

La Joie est allée s’épanouir ailleurs,

Son parfum reste collé à ma peau,

Je le respire encore

Même quand je pleure

Surtout quand je «la » pleure

(Force invocatrice de ces larmes-là)…

 

A mon dernier jour

La Joie viendra

Elle glissera à mon doigt

La bague d’alliance

Pour nos noces de vraie Vie,

Et ma robe sera claire

Comme aile de colombe.

 

Hécate

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26 juin 2016 7 26 /06 /juin /2016 12:39

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pensées et Mémoire

 

Comme l'ombre d'un corbeau

Ma pensée vole dans le souvenir,

Sombre, sur le bleu d'un ciel.

Profil de la mémoire et pommier en fleur ;

Arbre dégrafé de sa terre,

Jeunesse couchée à jamais sur le satin jaune

Du berceau de la contemplation.

Racines arrachées et fumée,

Après moi, plus rien de ce temps-là ne sera,

Dévoré par le corbeau du temps.

Pétales tombés jour après jour

De l'arbre déraciné.

Pourquoi le ciel est-il si bleu

Après tant de nuits et de jours ?

 

Dans l'au-delà du vécu d'alors

L'enfance est un autre monde.

Elle n'est plus de cette vie.

Dans le silence meurtri,

Elle crie, plume noire tombée de l'aile,

Dans un ciel disparu.

 

Mon âme, garde en cage ta souffrance,

Ces jours là n'existent plus.

 

Hécate

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12 mai 2016 4 12 /05 /mai /2016 17:42

 

 

 

 

Le Majestic

de

Robert Alexis

 

 

 

 

 

 

 

 

          Ce dixième roman de Robert Alexis, prince noir des lettres lyonnaises, est préfacé par François Angelier qui présente l'émission Mauvais Genre sur France-Culture le samedi soir.

 

          "J'avais rendez-vous avec Robert Alexis. Ce qui s'écrit si simplement, s'était espéré longtemps, fiévreusement attendu : l'écrivain vit de l'ombre, dans le secret, tel un requin dans l'onde...J'avais l'honneur d'une de ses très rares apparitions. Devant une porte, tout de sombre vêtu, haute silhouette vigilante, profil de gisant, l'homme attendait...L'entretien dura une heure, d'une densité souvent étouffante..."

 

          Ceux et celles qui suivent mes chroniques littéraires sur mon blog savent que je connais toute l'œuvre de cet écrivain et que ses romans sont ceux de l'audace et de l'intranquillité où tout est mouvance, métamorphose, jeux érotiques, transgressions et ténébreux reflets d'identités déconstruites. Tout bascule hormis l'impeccable écriture si intemporelle qu'au détour d'une phrase une date fait sursauter...

          Expériences du corps instrumentalisé, objet soumis à des forces obscures, tels sont les thèmes alexiens élaborés en une symphonie abyssale ; chaque chapitre scande le lent déroulement mélodique de l'intrigue conçue en narrations alternées...Mots ou notes noires sur la feuille blanche de la partition où tout va se jouer inexorablement.

 

          "J'ai affaire à la nuit ." avait écrit Sébastien Judet le jeune géologue engagé dans un musée d'histoire naturelle. Après sa mystérieuse disparition, la jeune femme qui les trouve se met à écrire à son tour...

          "La directrice ne se souciait pas de ce qui se passait dans son musée. Elle vivait ailleurs, dans un univers dont personne n'eût su quoi dire..."

 

          Le Majestic n'est autre que le sous-sol de ce musée noir où s'était installé le géologue, et où il écrivait une sorte de Journal.

 

          " Cette nouvelle nuit réclame ma nudité. La peau rugueuse des minéraux veut mon contact fragile, passif dans l'insistance de sa domination, une marque d'allégeance aux forces qui vont, bien au-delà de leur source et de ma présence, vers je ne sais quelle autorité tapie dans un recoin comme on peut guetter à travers un oeil-de-boeuf...Je suis nu, mes vêtements roulés en boule à un endroit qu'il me plait de vouloir oublier, offert à ces puissances qui ont généré les minéraux et leur écorce, le centre de la Terre, les astres qui l'unissent à l'infini. La nuit me demande sans artifice. Moitié par vice, moitié par obéissance, j'ai fini par m'y résoudre."

 

          Dans les caves voûtées du Majestic un majestueux  cérémonial nocturne envoûtant se déploie en de magnifiques stratagèmes étranges qui iront aux extrêmes limites de l'avilissement et de l'engloutissement.

          " Mon travail de domestication des rats continue. Les animaux ont finis par s'accoutumer à ma présence... Hier, un mâle énorme s'est aventuré entre mes jambes. J'ai senti son poil caresser mes mollets, l'intérieur de mes cuisses...Une silhouette plongée dans l'obscurité m'observait.  Elle était là , enfin ! La tête posée sur sa main en équerre, elle prenait l'attitude de ces voyeurs dont le plaisir dépend du temps distillé de leur guet."

 

          " La part la plus vraie de l'existence, la plus intense, gît dans l'ombre comme un fauve tapi dans les buissons."

 

          Je n'en dirais pas plus...Sinon que ce roman semble être le plus abouti que l'auteur ait écrit, il y livre sa pensée sur le monde des apparences, des pièges, des illusions de la diversité. Il interroge, il cherche, il mène un combat obstiné. Et c'est certainement pourquoi il fait écrire ceci à Sébastien Judet dans son Journal :

 

          " La découverte dépendra d'une intelligence supérieure à la mienne. C'est pourquoi  je veux laisser ces notes. Les prendra, les utilisera ou les transmettra celui ou celle qui aura le courage de les lire, car si je ne sais rien, si je n'ai qu'une vague intuition de ce à quoi nous sommes soumis, il y aura dans mes réflexions ce que fût le salpêtre pour la création du premier explosif, une poudre malodorante grattée de l'ongle sur un mur verdâtre."

 

          Je laisse conclure François Angelier :

 

          " La mort, sans fausse note, joue sa musique funèbre...Trop rares sont ceux qui font des signes sur un bûcher dont ils sont à la fois le bois, la flamme et les cris de l'immolé, pour qu'on ne lise et ne relise pas Robert Alexis." (Paris, le 6 mars 2016).

Aux Editions Le Tripode 6 mai 2016

                                         Hécate

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20 avril 2016 3 20 /04 /avril /2016 17:56

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout dort paisiblement, sauf l'amour.

de

Claude Pujade-Renaud

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          " Nourri notamment des journaux et de la correspondance de Kierkegaard, ce roman à plusieurs voix explore les dimensions tout à la fois poétiques et tragiques d'un penseur qui ne se voulait pas philosophe et chérissait les arbres, les chevaux et Mozart. Un personnage énigmatique qui tour à tour se révèle et se dérobe à travers ce tissage entre l'existence et l'œuvre."

 

          Il y a des années de cela ,j'avais lu Le Traité du Désespoir, cette maladie mortelle dont il écrivait que de ne l'avoir jamais ressenti, c'est le désespoir même.

Dernier né d'un second lit, Kierkegaard a grandi auprès d'un vieillard au piétisme farouche et despotique.

          "Il faut avoir vécu pour proprement ressentir le besoin de christianisme. L'impose-t-on trop tôt à quelqu'un, on le rend littéralement fou ..." écrit-il dans son journal en 1848.

 

          Révoltée, déchirée, ainsi fût la vie de Søren Kierkegaard et ce livre romancé avec  grâce, délicatesse dont on tourne les pages comme celles des jours de la vie même m'a beaucoup touchée. Les chapitres sont courts et à voix alternées, il y a celle  de Régine Olsen (qui a été la fiancée de Søren, elle avait 19 ans, c'était son premier amour et n'a jamais compris pourquoi il rompit ces fiançailles), celle de son époux Frederik Schlegel et aussi celles des parentés de Kierkegaard.

          " Quatorze ans plus tard je ne suis pas assurée d'avoir compris. Alors qu'il me rendait tellement vivante, avide, et d'une certaine façon plus intelligente, plus réceptive, aux livres, comme à la musique. Comment ai-je pu être assez stupide pour ne rien pressentir? Mais il était tellement malin !...Une maîtrise diabolique !Dans laquelle je me serais laissée piégée? Pourtant je suis certaine qu'il n'a pas cherché à me tromper. Qu'il m'a véritablement aimée...Bien sûr, j'avais parfois perçu chez lui l'affleurement de la mélancolie. Dans mon orgueil et ma naïveté d'amoureuse novice, j'étais convaincue de pouvoir l'en guérir !

 

          Dans cette année de nos fiançailles, je n'avais pas eu le sentiment qu'il était torturé. Lui si drôle, si pétillant ! Espiègle comme un gamin. Ensemble nous avons tant ri :cette profusion de plaisanteries, de mots d'esprit. Il savait faire du langage un jeu merveilleux, une fantaisie scintillante. Avec lui je découvrais les résonnances multiples d'un poème, ou d'un simple terme...Oui c'est vrai, une risée de détresse ,parfois dans ses yeux d'un bleu intense, si beaux..."

 

          En 1855, aux Antilles danoises dont son époux est le gouverneur, Régine apprend la mort de Søren Kierkegaard dans le supplément du journal Berlingske Tidende. Søren n'avait que quarante deux ans , l'annonce est signée de son frère aîné.

 

          Commence alors une remontée dans le passé, dans des instants de lecture grappillée dans l'œuvre de Kierkegaard... Malgré une union heureuse avec Frederick Schlegel, son ancien précepteur épousé en 1847, au grand dépit de Kierkegaard qui a essayé de feindre le plus possible cynisme et détachement, afin d'éviter à cette fiancée délaissée de trop souffrir, Régine cherche à comprendre celui qu'elle ne peut tout à fait oublier.

 

          Le 1er janvier 1856, le bateau apporte un courrier du pasteur Peter Kierkegaard. Il s'agit du testament de Søren Kierkegaard :

 

"Ma volonté est évidemment que ma fiancée d'antan , Madame Régine Schlegel, hérite inconditionnellement de tout le peu que je laisse derrière moi...Je souhaite ici exprimer que je fus et demeure aussi obligé par les fiançailles que par un mariage, et c'est pourquoi mon héritage lui revient exactement comme si nous avions été mariés."

 

          Kierkegaard avait fait confectionner une toute petite armoire en 1844-1845, d'une taille inusité, fermée à clef, la clef dans une enveloppe close par un sceau noir : A ouvrir après ma mort.  A l'intérieur, le testament, des doubles d'œuvres publiées sous des pseudonymes, un exemplaire pour lui-même, l'autre dédicacé à son ancienne fiancée, des lettres de Régine Olsen, les deux anneaux de fiançailles et un étui brodé d'une loupe.

 

" Elle a choisi le cri, j'ai choisi la douleur."

(Kierkegaard)

 

           " Je me souviens que tu me lisais Ovide, ces passages des Métamorphoses où les jeunes filles deviennent des arbres , des oiseaux ou des rivières. Une façon de me dire : je ne peux pas t'aimer dans la réalité...A dix-huit ans , comment aurais-je pu comprendre ? Et même à cinquante sept ans je ne suis pas certaine d'en être capable ."

          Le leitmotiv douloureux du Journal de Kierkegaard : " Ce qui m'a fait défaut, c'est la bête , qui m'a fait défaut, c'est la bête, qui, elle aussi fait partie de l'humaine destinée...Mais donnez-moi donc un corps ! " Le poids des secrets, des fautes du père, la malédiction qui semble marquer les Kierkegaard...Tout interroge. Kierkegaard est malade à mort. L'épine dans la chair... Dans la douleur qui mine son corps, Vieux avant l'âge dans son âme, mais pas seulement ... A l'hôpital, c'est avec tendresse qu'il a parlé avec une douce ironie de sa petite gouvernante, Régine qu'il voyait devenir cela après leur rupture. Il a répété qu'une épine dans sa chair l'empêchait de se marier...

 

          Lors de la traversée qui ramène Régine et son époux à Copenhague, sur la passerelle, elle ouvre un des livres de Kierkegaard inspiré d'un poète , Jens Baggesen, lu à haute voix durant leurs fiançailles : Agnès de Holmegarde.

Andersen avait écrit aussi sur ce même thème.

 

          "Solitaire la jeune Agnès se promène sur le rivage, elle aime regarder les vagues, écouter leur rumeur. Comme moi en ce moment. Un triton émerge à demi de l'onde, la contemple, en devient amoureux : l'entraînera-il dans son univers de remous et courants marins ?

Agnès et le triton, Régine et Søren ?

          Il n'a pas voulu m'emmener dans les eaux profondes, périlleuses où il respirait, pensait, se voulait à l'écriture... Il y a cette lettre adressée au début de leurs fiançailles :

          La vie véritable ne résidait pas dans le monde réel mais dans les profondeurs de l'âme, à ses yeux profondément océaniques. Il avait même ajouté un dessin, au trait acéré. Ce dessin représentait une chambre sous-marine. A l'intérieur le mugissement des flots n'était plus qu'un lointain murmure et c'est là ,blottis à l'écart des humains , que nous étions supposés vivre ensemble, dans ce monde magique et préservé...Ces évocations charmaient la naïve romantique que j'étais.

Søren le triton - le monstre ? - a préféré se séparer de Régine-Agnès.

Poursuivant ma lecture, je vois qu'il raconte l'histoire à sa façon qui n'est ni celle de Bergesen ni celle d' Andersen. Le triton emporte la jeune fille au sein des profondeurs océanes, profondeurs démoniaques...

 

          Démoniaques ? Que veut-il dire ? ce tumulte au fond de nous, ces tourbillons dont nous ne serions ni conscients ni maîtres, la houle toute-puissante de nos pulsions ?

          Agnès n'a pas peur, elle fait confiance à cet être inquiétant, elle l'aime, s'abandonne. Tant d'innocence désarme le "monstre" : il renonce à séduire Agnès, la ramène sur le rivage.

          Puis désespéré, plonge dans le bouillonnement des flots, et "le désespoir du triton se démonte encore davantage ".

 

          Søren rompit avec moi, me laissant sur une terre paisible, familière, craignant que je ne découvre ce qui en lui tressautait, mugissait, menaçait de tout ravager ?

 

...Mais Régine n'avait pas lu alors toute l'histoire trop troublée pour s'y aventurer en entier !.......

          Le titre du roman est une phrase de Kierkegaard.

 

Editions Actes Sud mars 2016.

Hécate

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5 mars 2016 6 05 /03 /mars /2016 17:48
Portrait Imaginaire de Victor Nowakowski

PORTRAIT IMAGINAIRE DE VICTOR NOWAKOWSKI

          Il est l'Enchanteur des rivières et des flots, d'un monde d'écailles et de plumes ensorcelant ; les yeux de ses poissons sont pareils à des lacs où s'engloutir...Peut-être pour y retrouver la coupe d'or du Roi de Thulée jetée dans les eaux....Poète du pinceau, musicien du silence , peut-être entouré, suivi de toutes les légendes qui errent... loreley, nyx et tout cet univers fantastique qu'il soit d'Andersen, d'Apollinaire ou de Clémens Brentano, de Goethe.

          Eclaboussement céruléen et perlé, envol d'un oiseau emportant une truite , Schubert n'est pas loin ! Estuaire de vent, frisson nacré des écailles que lui seul sait compter dans un Conte réinventé aussi splendide que le tulle pourpré d'un couchant , que les cendres noires de l'encre de Chine... Aventurier de brise, de vent et de nature . Même un rayon de lune n'oserait descendre dans ses profondeurs...il serait noyé !

          " Dans un pays d'enfance retrouvé en larmes / Dans un passé hors du temps, malade de charme / Quelles musiques en écho dans ton sommeil ? " ( O.V.de L. Milosz )

          LA Nature est sa Symphonie !!!!

(Hécate)

Portrait Imaginaire de Victor Nowakowski
Portrait Imaginaire de Victor Nowakowski
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3 janvier 2016 7 03 /01 /janvier /2016 19:23

Impromptu

 

Cette musique que j’entends parfois

Ressemble à la couleur des jours

Quand elle s’éteint comme on se meurt

D’un chagrin sans importance,

Cette musique qui doucement pleure

Ressemble à la nostalgie vague

D’un bonheur inconnu qui nous ressemble.

 

Quel visage a-t-il ce bonheur qu’on aimerait

Prendre par la main, par la pointe du cœur ?

Pour écouter cette musique

Qui ressemble à ces promesses jamais tenues

Et qui toujours reviennent

Et qu’on entend quelquefois

Quand l’âme presque indolore

Se drape de faux - jour, de presque nuit ;

 

Cette musique si douce

Qu’aucun bruit ne la dérange,

Cette musique comme le souffle d’un ange

Cette musique que j’entends parfois

Qui n’est pas de moi, pas de toi ;

 

Cette musique d’ailleurs ou d’hier,

Cette musique qui chante

Comme il pleut la nuit,

Quand la nuit n’est pas la nuit

Et ne ressemble à rien, surtout pas au sommeil,

Quand la nuit se déshabille dans la douleur

Quand la musique alors n’est plus même musique,

Rien que la conscience d’être, sans être

Dans un monde qui ne ressemble à rien

Et qui se tient debout sur quelques notes de hasard…

 

Hécate

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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 18:53

Le Corps exquis

de

Poppy Z. Brite

 

 

 

          Cette histoire serait directement inspirée par celle de Joffrey Dahamer, le cannibale de Milwaukee, arrêté en juillet 1991 et condamné pour meurtre.

 

          "L'une des fictions les plus noires jamais publiées sur les serial killers : la rencontre amoureuse, poétique et macabre de deux tueurs nécrophiles œuvrant dans le Vieux Carré français de La Nouvelle-Orléans."

          Nouvelle édition cette année en octobre 2015 Au Diable Vauvert.

 

          Âmes sensibles..... passer votre chemin ! ... Je préfère prévenir.

 

          "Le seul auteur que je connaisse capable d'écrire un guide pour l'Enfer qui me donne envie d'y aller." (Peter Straub)

 

          "C'est probablement une des œuvres phares de ce que les Anglo-Saxons ont accompli en littérature, donner des lettres de noblesse à leur culture underground." ( Virginie Despentes)

 

          "D'après le compte rendu de l'autopsie du tueur en série Jeffrey Dahmer, effectuée en 1994, le cadavre est resté les pieds enchaînés durant toute la procédure, si grande était la terreur inspirée par cet homme, pour citer Robert Huntinton, médecin légiste."

 

          "L'horreur est la médaille de l'humanité, une médaille qu'elle arbore avec beaucoup de fierté, beaucoup de vertu et souvent une bonne dose d'hypocrisie. Combien d'entre vous se sont régalés du récit de mes exploits ou de ceux de mes semblables, de ces descriptions détaillées de démembrements que dédouane un vernis d'indignation morale? Combien d'entre vous ont jeté un regard en coin sur quelque âme meurtrie perdant son sang au bord de l'autoroute? Combien ont ralenti pour mieux jouir du spectacle ?

 

          On prétend que les meurtriers récidivistes ont souffert durant l'enfance d'un traumatisme caché : un mélange pathétique de brutalité, de viol et de torture psychologique. Pour autant que je m'en souvienne, ce n'est pas mon cas. Je n'ai subi aucune torture, mentale ou physique, et le seul cadavre que j'ai vu étant enfant était celui de ma grand-tante, totalement dénué d'intérêt à mes yeux. Je n'avais aucun sens moral quand je suis venu au monde, et personne n'a jamais réussi à m'en instiller un. Mon incarcération n'a été qu'un long rêve, un séjour dans les limbes qu'il me fallait endurer - ce n'était pas un châtiment, car je n'avais rien fait de mal. Toute ma vie, j'ai fait partie d'une espèce que je croyais réduite à un seul élément. Monstre, mutant, surhomme nietzschéen - cela ne faisait à mes yeux aucune différence. Je ne disposais d'aucune échelle de comparaison.

          Et voilà que je découvrais mon semblable, et je voulais tout savoir de lui ...Je n'avais pas redouté Jay quand il souhaitait me tuer. A présent qu'il me voulait vivant, notre intimité me semblait terrifiante.

          ...Impossible alors de ne pas se sentir envahi, menacé; impossible aussi de ne pas tomber à genoux, empli de gratitude à l'idée de ne plus être seul au monde.

Ils avaient passé leur première journée au lit, sans toutefois aller plus loin sur le plan sexuel. Andrew affirmait que sa séropositivité rendait dangereux ses fluides corporels. Jay s'en foutait complètement...Ils ne cessaient de parler, passant d'un sujet à l'autre de façon anarchique. Ils s'immergeaient dans le savoir partagé. Ni l'un ni l'autre n'avait jusqu'ici pu discuter de ses passions...Ils ne cessaient de comparer leurs expériences, d'en exulter, de s'en émerveiller."

 

          Je ne citerais rien des détails macabres si naturellement énumérés, ni des conversations échangées, ni des scènes homosexuelles dans un contexte aussi extrême où affleure une sorte de tendresse dans la violence même. Tout comme je ne vais pas aborder les autres personnages qui gravitent dans ce livre. Ceci n'est ni un polar , ni un roman d'horreur en tant que tel. Nous sommes dans l'intimité marginalisée d'êtres hors normes, que rien ne semble démarquer des autres.

 

          "Je recherchais toujours chez mes compagnons une certaine forme de soumission, une passivité devant la vie plutôt qu'un véritable instinct de mort. Ces dernières années, on a souvent évoqué le profil type de l'assassin,...Et le profil type de la victime idéale? Les victimes existent autant que nous, et elles se dirigent vers une destinée tout aussi inexorable que la nôtre."

 

          Née en 1967, lauréate du prestigieux British Fantasy Award, Poppy Z.Brite a publié de nombreux romans et nouvelles. A l'instar d' Âmes perdues, Le Corps exquis a marqué la culture gothique et les consciences contemporaines.

Hécate

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11 octobre 2015 7 11 /10 /octobre /2015 18:39

Intérieur nuit

de

Marisha Pessl

 

          Intérieur nuit est le roman de la rentrée littéraire qui entraîne une addiction dès les premières pages. Comme il en contient 700, un doute effleure...on soupçonne que c'est trop beau pour que cela puisse durer. Eh! bien si !...chaque page tournée est captivante. C'est bien là un livre qu'on lâche difficilement, il est étourdissant, fascinant, fantastique...On est absorbé comme par une brume maladive, dangereusement toxique, hallucinante.

 

          Il y a ce journaliste Scott McGrath qui irait en enfer uniquement pour interviewer Lucifer s'il le fallait. Rien ne lui faisait peur avant...Mais une femme un soir ,dans le noir apparaît et retient son attention comme un mystère, elle a une manière de marcher, de regarder comme à travers les choses qui l'entourent. Un manteau rouge, des bottes noires...

 

          Comme par hasard, cette femme croisée par McGrath est retrouvée morte dans un entrepôt vide de Chinatown. Suicide ? Meurtre ? C'est Ashley Cordova, 24 ans qui fut l'enfant prodige de la musique, la magicienne du piano. Ashley Cordova, la fille du singulier cinéaste Stanislas Cordova, auteur de quinze longs métrages qui sont autant de voyages dans les mondes souterrains du mal et que personne n'a revu depuis trente ans !

 

          Scott McGrath qui pourtant a tout perdu (travail, économies, épouse) depuis qu'il avait accusé Cordova d'être un prédateur lors d'une interview télévisée est repris par son obsession de mettre à jour ses soupçons : trop de morts autour du cinéaste, de plus une de ses femmes s'est noyée, ceux qui ont tournés dans ses films se taisent ou se sont volatilisés. D'autant que le thème central dans l'œuvre de Cordova est la malveillance des adultes, la pureté de la jeunesse et la collision entre ces deux forces. Tous ses films abordaient cette question, d'une façon ou d'une autre, même si dans Respirer avec les rois Cordova retournait la situation en faisant de l'enfant le dépravé, et des adultes les saints.

         

          L'imagination envisage l'épouvantable, mais qu'en est-il en réalité ?

 

          "L'effroi est une chose aussi essentielle à notre vie que l'amour. Il plonge au plus profond de notre être et nous révèle ce que nous sommes. Allons-nous reculer et nous cacher les yeux? Ou aurons-nous la force de marcher jusqu'au précipice et de regarder en bas? Voulez-vous savoir ce qui s'y cache ou ,au contraire, vivre dans l'illusion sans lumière où ce monde commercial veut nous enfermer, comme des chenilles aveugles dans un éternel cocon? Allons-nous nous recroqueviller, les yeux clos, et mourir ? Ou nous frayer un chemin vers la sortie pour nous envoler ? "

                                                                                         Stanislas Cordova

Rolling Stone, 29 décembre 1997

 

          "Que cela vous plaise ou non, nous avons tous une histoire avec Cordova. C'est peut-être une voisine de palier qui a trouvé un de ses films dans un vieux carton au fond de sa cave et, depuis n'est plus jamais entrée seule dans une pièce obscure. Ou un petit ami qui s'est venté d'avoir récupérer sur Internet une copie pirate de La nuit tous les oiseaux sont noirs et, après l'avoir regardé, a refusé d'en parler, comme s'il avait miraculeusement survécu à une épreuve atroce.

Quoique que vous pensiez de Cordova, que vous soyez obsédé par son œuvre ou que vous y soyez indifférent, il provoque toujours des réactions. Il est une fissure, un trou noir, un danger indéterminé, une irruption de l'inconnu dans notre monde surexposé...

          C'est un mythe, un monstre, un mortel.

 

          Mon histoire avec Cordova commença pour la deuxième fois par une soirée d'octobre, à l'époque où, comme beaucoup d'autres, je courais en rond et me dépêchais d'aller nulle part. Je faisais mon jogging autour du Réservoir du Central Park passé 2 heures du matin-une dangereuse habitude que j'avais prise cette année là, trop énervé pour dormir, frappé d'une inertie inexplicable, une vague impression que mes plus belles années étaient derrière moi et que ce sens des possibles que, jeune homme, j'avais possédé de manière innée , n'existait plus..."

 

          Marisha Pessel, comme il est notifié sur la quatrième de couverture, avec son style maîtrisé et ses dialogues incisifs, sous l'apparence classique d'un récit à suspense, explore la part d'ombre et d'étrangeté tapie au cœur de l'humain. Des descriptions à la lisière de la poésie la plus ténébreuse où le lecteur ne sait plus s'il fantasme ou s'égare lors de l'incursion dans le domaine immense de Cordova (un ensemble de cent vingt hectares) et à l'intérieur de l' ancienne résidence  d'un couple d'anglais située au cœur des Adirondacks où il tournait ses films, renforçant son image d'ermite fou et agoraphobe.

         

          Sans oublier, les pages où Ashley est évoquée merveilleusement, si indéfinissable, si belle et si évanescente... On aimerait l'écouter jouer Ravel encore, on serait presque tenté de chercher un de ses enregistrements...et voir aussi l'un des films de son père...tant la puissance de ce livre emporte !...

                                                           

Editions Gallimard du monde entier.

Juin 2015

 

Hécate.

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19 août 2015 3 19 /08 /août /2015 09:55

Manderley

for ever

de

Tatiana de Rosnay

 

          " J'ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley". C'est par cette phrase que commence Rebecca, le roman de Daphné du Maurier porté à l'écran par Alfred Hitchcock.

          Depuis l'âge de douze ans, Tatiana de Rosnay, passionnée par la célèbre romancière anglaise, fait de Daphné du Maurier un véritable personnage de roman. Loin de la vie lisse d'une mère de famille qu'elle adorait pourtant, elle fut une femme secrète dont l'œuvre torturée reflétait les tourments.

Tatiana de Rosnay met ses pas dans ceux de Daphné du Maurier le long des côtes escarpées de Cornouailles, s'aventure dans ses vieux manoirs chargés d'Histoire qu'elle aimait tant, partage ses moments de tristesse, ses coups de cœur, ses amours secrètes.

          Le livre refermé, le lecteur reste ébloui par le portrait de cette femme libre, bien certaine que le bonheur n'est pas un objet à posséder mais un état d'âme."

 

          C'est ce livre dont je voulais vous parler plus tôt, mais les circonstances que vous savez m'en ont empêchée .J'ai beaucoup apprécié l'ampleur de la narration qui explore la vie de Daphné du Maurier, et d'autant plus que j'avais lu plusieurs de ses romans dès l'adolescence, et j'étais curieuse de l'auteur dont je ne savais rien ou presque, sinon qu'elle était l'une des filles de l'acteur de théâtre Gerald du Maurier. J'ignorais que son oncle J.M. Barrie était le créateur de Peter Pan et que son grand-père paternel n'était autre que George du Maurier, caricaturiste célèbre et romancier ; pourtant son roman Peter Ibbetson m'avait particulièrement fascinée par le climat onirique dans lequel il baigne où la toute puissance de l'amour permet aux amants séparés, à travers le rêve de se retrouver "dans une unité d'espace et de temps qui est celle de leur désir."(Raoul Vaneigem)

 

          Daphné du Maurier est née à Londres en 1907, et très vite son imagination vive la porte à écrire poussée par une dualité instinctive qu'elle tient secrète. Elle est alors ce garçon qu'elle nomme Eric Avon.

                                                       

          Daphné aura une liaison avec une directrice d'études, Fernande Yvon qui tiendra une grande place dans sa vie avant son mariage avec le futur général de division Frederick Browning. Le couple partage la passion de la voile.

Mais la grande passion de Daphné, c'est l'écriture où elle peut laisser entrevoir sa part sombre et noire qui ne transparait pas dans sa vie quotidienne.

 

          Peut-être est-ce pour cela que ses romans m'attiraient, ils avaient quelque chose que je n'aurais su expliquer. Je me souviens des cytises dans Ma cousine Rachel, d'une ambiance dans Le bouc émissaire, et celui qui m'a vraiment captivée est un essai biographique intitulé Le monde infernal de Branwell Brontë tant j'étais depuis longtemps sous l'emprise des Brontë !

          Et si je ne vais point citer tout ce que j'ai lu de Daphné du Maurier je ne peux pas ne pas mentionner Rebecca qui lui apporta une grande célébrité d'autant qu'en 1940 il fut porté à l'écran par Hitchcock. Faut-il en rappeler le thème ? Une jeune fille, simple demoiselle de compagnie rencontre Maxime de Winter riche veuf qui très vite l'épouse et l'emmène dans sa demeure, un château ancestral, Manderley...hanté en quelque sorte par la première épouse vénérée par l'inquiétante gouvernante Mrs. Danvers !

                                                       

          Manderley, c'est Menabilly, la demeure d'une famille cornouaillaise installée à Fowey depuis le XIIIème siècle. Un manoir construit du vivant de la Reine Vierge, une maison ancienne aux murs chargés d' Histoire. Daphné en se promenant a découvert ce lieu. Elle ne peut l'oublier, elle essayera d'en savoir plus. On lui raconte qu'on murmure depuis longtemps que Menabilly est hanté, que lors de la construction d'une nouvelle aile au siècle dernier, le squelette d'un cavalier a été découvert dans une pièce secrète emmurée et que l'on aperçoit une dame en bleu à la même fenêtre d'une des chambres du manoir.

                                                

          Daphné veut savoir si la demeure est encore habitée. Non, le dernier propriétaire des lieux n'y vient plus. Il vit dans le Devonshire sans descendance. La maison n'a pas été habitée depuis des années. Pour y aller il faut traverser des bois, des forêts, tout a été envahi par la nature. Personne n'entretient la propriété.

          Daphné entraîne sa sœur à la recherche de Menabilly. Elle a étudié une carte des environs dans un guide. Parties avec leurs chiens en début d'après-midi, la nuit descend, tout n'est qu'enchevêtrement de ronces, Angela la sœur de Daphné refuse d'aller plus loin. Une humidité monte du sol moussu. Une lune timide éclaire à peine le sentier semé d'ombres, des formes maléfiques semblent attendre là, tapies dans le noir.

 

          Le lendemain Daphné emprunte une voiture, roule sur une route qui contourne la forêt et se gare devant une autre grille, aussi rouillée que celle d'hier. Les deux sœurs marchent à travers des espaces boisés.

 

          "Peut-être Menabilly ne veut-elle pas être découverte, peut-être veut-elle restée cachée " dit Daphné à voix basse. Elle parle de cette maison comme d'un être de chair et d'os.

 

          Enfin c'est avec ferveur que Daphné  regarde cette vieille bâtisse haute de deux étages, aux volets fermés, à la façade grise mangée par un épais lierre. Un des volets est ouvert au rez-de-chaussée. Par les vitres poussiéreuses, elles aperçoivent des tableaux aux murs, des meubles recouverts de draps, un cheval à bascule à la peinture écaillée. Dans son journal le soir même Daphné écrit jusque tard dans la nuit :

           "Je suis complètement sous l'emprise de Menabilly."

 

          En1929 elle revient à Fowey avec sa famille et des invités. Elle n'aura de cesse d'entraîner les jeunes filles sur les chemins de la forêt. L'appel de Menabilly est toujours aussi envoûtante. Des heures de marche avant d'atteindre la maison. Une lucarne est mal fermée. Et si elles pénétraient dans le manoir ? Daphné ne peut résister à l'idée de voir l'intérieur et c'est elle qui ouvre le passage et saute la première.

          Un silence sépulcral, des murs tapissés de toiles d'araignées, des plaques de fongus brunâtres dans chaque recoin, des sols poussiéreux, des couloirs sombres et humides. Le cheval à bascule est toujours là. A côté, une grande salle à manger, plus loin une bibliothèque avec des centaines de livres.

 

          Quels sont les secrets de Menabilly ? Que s'est-il passé entre ces murs ? Pourquoi Daphné est-elle autant touchée ? Les autres jeunes filles n'apprécient pas l'impression d'abandon, ni le silence, ni les ombres. Daphné voudrait rester encore, monter le long escalier de bois, toucher les vestiges du papier peint écarlate qui se décolle et rappelle les rhododendrons.

          Tandis qu'elle s'éloigne après avoir attaché soigneusement la petite fenêtre, un énorme hibou blanc s'échappe de l'étage supérieur et la fait sursauter.

 

          Tout au long de la soirée, Daphné ne parvient pas à chasser de son esprit les images de la maison. Pourquoi est-elle possédée par un passé qui n'est pas le sien, hantée par la mémoire des murs d'un manoir abandonné ?

 

          En un mois son roman Rebecca se vend à 40 000 exemplaire ! En 1943, Daphné a trente six ans. Les droits d'auteur affluent. Il n'y a qu'une seule chose qu'elle voudrait s'offrir : Menabilly.

 

          Puisque la demeure n'est pas à vendre, elle demande à la louer. Le propriétaire accepte. Le notaire la met en garde, la toiture menace de s'effondrer, pas d'eau courante, pas d'électricité, pas de chauffage.

          Qu'importe ! Six mois de travaux et Menabilly va revivre. Daphné vibre d'un amour déraisonnable. Est-ce mal d'aimer la pierre comme si c'était une personne ?

 

          Une maison qui n'est même pas la sienne. Qu'importe, c'est elle qui vivra ici à présent et cela pendant vingt ans.

 

          Cela fait maintenant dix-sept ans qu'elle vit sous ce toit, comme si le manoir lui appartenait. Mais le propriétaire vient de mourir, il a légué le domaine à son neveu. Que faire, si Philip Rashleigh qui n'a que la trentaine souhaite s'y installer plus tôt que prévu ? Daphné sait qu'elle doit s'y préparer.

 

          La mort de son mari en mars 1965 lui  fait gagner quatre ans avant de quitter Menabilly. C'était ici, elle le savait qu'elle avait été la plus heureuse. Quitter "Mena" c'était mourir un peu.

 

          Elle s'installera au manoir de Kilmarth au bord de la mer, et ce sera sa dernière demeure.

 

          Elle avait écrit pour la revue Marie-France dans le numéro d'avril 1966 :

 

          "J'aimerais dire à ceux qui subissent un deuil ( je parle en mon nom, de ma propre expérience) qu'il faut envisager chaque jour comme un défi, une épreuve de courage. La douleur viendra par vagues, pour une raison inconnue, et certains matins seront pires que d'autres. Acceptez cette douleur. Ne luttez pas contre elle. Ne la dissimulez pas, surtout à vous-même."

 

          Ce livre de 400 pages fourmille de détails de l'ensemble de la vie de Daphné du Maurier jusqu'à sa mort. Tatania de Rosnay  a eu accès à de nombreux documents et a remis ses pas dans ceux de cette femme étonnante, et l'ouvrage contient plusieurs  photographies en couleurs très intéressantes. Un livre que l'on prend plaisir à reprendre pour relire certaines pages et qui donne envie de se replonger dans la lecture des romans de Daphné du Maurier.

                                                 

          Rebecca a été de nouveau édité avec pour la première fois la quarantaine de pages jusqu'ici censurées.

 

Hécate.

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