Impromptu
Cette musique que j’entends parfois
Ressemble à la couleur des jours
Quand elle s’éteint comme on se meurt
D’un chagrin sans importance,
Cette musique qui doucement pleure
Ressemble à la nostalgie vague
D’un bonheur inconnu qui nous ressemble.
Quel visage a-t-il ce bonheur qu’on aimerait
Prendre par la main, par la pointe du cœur ?
Pour écouter cette musique
Qui ressemble à ces promesses jamais tenues
Et qui toujours reviennent
Et qu’on entend quelquefois
Quand l’âme presque indolore
Se drape de faux - jour, de presque nuit ;
Cette musique si douce
Qu’aucun bruit ne la dérange,
Cette musique comme le souffle d’un ange
Cette musique que j’entends parfois
Qui n’est pas de moi, pas de toi ;
Cette musique d’ailleurs ou d’hier,
Cette musique qui chante
Comme il pleut la nuit,
Quand la nuit n’est pas la nuit
Et ne ressemble à rien, surtout pas au sommeil,
Quand la nuit se déshabille dans la douleur
Quand la musique alors n’est plus même musique,
Rien que la conscience d’être, sans être
Dans un monde qui ne ressemble à rien
Et qui se tient debout sur quelques notes de hasard…
Hécate