La Joie
J’étais faite pour la Joie
Epanouissement de saponaire
Dans la mousse des rêves.
Mais la Tristesse m’a été offerte
Ombre de mon soleil accablé.
Je sais tout d’Elle.
Lavandière lunaire
Elle s’est donnée à moi
Par le destin venu du Nord.
Du Sud elle a apporté la lumière qui pleure,
Sa robe taillée dans l’aube de l’Est est
Piquée par l’oblique douleur de l’Ouest.
J’étais faite pour la Joie
Mais la Tristesse m’a prise
Pour être son enfant, son élève,
Son regard et sa voix.
La Joie est allée s’épanouir ailleurs,
Son parfum reste collé à ma peau,
Je le respire encore
Même quand je pleure
Surtout quand je «la » pleure
(Force invocatrice de ces larmes-là)…
A mon dernier jour
La Joie viendra
Elle glissera à mon doigt
La bague d’alliance
Pour nos noces de vraie Vie,
Et ma robe sera claire
Comme aile de colombe.
Hécate