Les Poupées
Frederic Prokosch
(1908 - 1989)
Je les ai trouvées gisant sur le rivage,
Formes tendres, des lèvres perlées et des yeux en amande :
Nuit après nuit à mes côtés leurs mains implorent
Des grâces attendrissantes.
Elles s’insinuent dans ma nuit secrète
Avec leurs bras pâles et terrifiants
Et offrent avec un plaisir sombre
Leurs charmes subtils et suicidaires.
Doucement elles me susurrent
Des folies à moitié exprimées,
Et quand je rêve à la mort je trouve
De petites larmes de verre sur mon lit.
Ce sont les enfants du désir,
Elles vivent de peur, elles sont mes pensées
Cachées aux yeux de feu,
Elles sont les furies de mon sommeil.
Poème extrait du recueil " Ulysse brûlé par le soleil ". Editions Orphée La Différence.