Lily
de
Daniel Arsand
« Épouse et mère, voyageuse parfois, extravagante à ses heures, maman mourut à la clinique Bonvallet, le corps depuis trop longtemps harassé de maux. La pauvre chose qu’elle était rendit l’âme en me parlant de l’amour. Ce lieu où vous êtes raconte une existence tour à tour insignifiante et magnifique, qui couvrit plus de sept décennies de notre siècle. » C’est ainsi que Simon, fils unique de la défunte, inaugure un musée dédié à la mémoire de sa mère. Il sera le propriétaire et le guide des lieux, le gardien des mystères d’une famille qui, de génération en génération, répète les mêmes maux. Témoin d’un siècle frappé du sceau de l’intranquillité, ce fils évoque un univers marqué par les passions, les exils et la Première Guerre mondiale.
Lily est le troisième roman de Daniel Arsand qui reparaît aux Editions Libretto cette année.
"On l'avait accueillie comme un don du ciel, elle se comportait en personne à peine tolérée...Insensiblement se forgeait en elle la certitude que sa seule personne avait le pouvoir de briser l'ordre des choses, d'enclencher des désastres, comme elle se persuadait que même en terre promise elle se sentirait toujours en exil. Lily forgeait là une des assises de sa personnalité future : sous une apparence de grande humilité ,la certitude d'être un être différent du lot - et le pas est facile à sauter, qui vous fait ressentir cette différence tantôt comme une infirmité, tantôt comme une suprématie...Et lorsqu'elle acquit enfin un semblant d'assurance, on aurait dit que l'anxiété avait cautérisé ses plaies intimes ou que son désespoir la ravageait désormais en douceur."
"Un talent singulier de prosateur baroque, comme on en croise rarement dans les allées bien peignées du roman à la française." Bernard Le Saux / Le Figaro.