Milosz l'Enchanteur
Poète Européen.
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Milosz disait qu’il écrivait pour une génération future, car il eut à souffrir parfois, de l’incompréhension de ses contemporains.
A travers la poésie, il conçoit le sens mystérieux de l’existence, et l’Art est pour lui une délivrance, la lumière de son âme tourmentée.
Les vers de Milosz se colorent de mille feux éclatants. Mais la pensée du poète, toujours originale, vogue vers les régions les plus douloureuses de la vie.
C’est en lisant Hölderlin que Milosz trouve ce qu’il appellera « l’Affirmation » opposée à « la Nécessité ».
Il lit Novalis dans le texte. Il sait Goethe par cœur. Il aime en Nerval le rêveur éveillé, le noble voyageur et, dans « La fin de Satan » du Hugo, la profondeur ésotérique.
« La poésie est un état d’âme à la fois terrestre et supra-terrestre accompagnée d’un besoin d’extériorisation. »
A. Breton ne croit pas à la religion organisée socialement et juge le savoir absolu impossible, il pénètre l’art par la voie occulte, la cryptesthésie des bas-fonds, ce qui différencie l’expérience de Milosz de celle des surréalistes. Le surréel de Breton n’intéresse pas Milosz ; qui tenait à rattacher ses expériences mystiques à la recherche scientifique. Il lisait maints ouvrages sur la physique et la chimie moderne.
Pour Milosz le Rien est l’unique contenant intelligible d’un univers libre et pur qu’il ne faut pas confondre avec le vide. Goethe s’identifiait aussi à cette vision.
"Ce que nous pressentons, il ne faut pas le dire ;
Nos frères et nos sœurs ne le comprendraient pas.
Gardons-nous de mêler à leur danse, à leur rire
L'écho surnaturel des accents de Là-Bas…
Ce que nous pressentons, il ne faut pas le dire"
Il se tait et confie à la vague apaisée
De mon sein le sommeil de sa tête d'enfant,
Léger comme ces vents qu'à travers leur rosée
Baisent les jeunes filles. Sur mon sein maintenant
Il dort comme le ciel sur la vague apaisée.
Extrait du "Consolateur"
( livre II )
"Un jour, je m'éveillais tout hébété à mon destin véritable et je reconnus être une de ces âmes infortunées où les imaginations brûlantes de l'adolescence consument la réalité de toute une vie.
Néanmoins, secouant ma torpeur, je me composais du mieux que je pus, je fis mon entrée en scène – et le spectacle commença."
C'est en Biélorussie, sur un ancien territoire de Lithuanie qu'Oscar Vladislas de Lubicz – Milosz naît le 28 Mai 1877.
Lubicz signifie "volonté de Dieu". Son père, Vladislas, officier de la garde du Tzar abandonne tôt l'armée. C'est un original réputé pour ses excentricités. Il aime la nature à sa manière, interdit les coupes de bois, apprivoise les fauves, mais chasse les biches, tue les oiseaux, force les femmes.
Violent, romantique, ses paysans bénissent à distance ses bontés, tremblent de ses tempêtes.
Comme ses ancêtres, il s'intéresse à l'alchimie et possède d'antiques grimoires familiaux relatifs au grand Art ! Milosz se dira alchimiste par hérédité.
Sa mère Maria Rosenthal est une juive polonaise d'origine modeste, dont la famille appartient à une haute classe enseignante formatrice de rabbins.
- "Je dois reconnaître, que le sang hébraïque apporté dans la famille par ma mère est pour quelque chose dans ma poésie et ma métaphysique."
Enlevée sur la route – résiste – t – on à un boyard, à un seigneur – cette jeune femme quitte son milieu et se convertit au catholicisme dans l'intérêt de son fils. Ils ne s'épouseront que lorsqu’ils seront à Paris. Milosz a seize ans. Cette union considérée comme une mésalliance l'affecte. Il est trop conscient du décalage social, entre ses parents.
Sur une photographie, madame Milosz apparaît comme un ange noir à la taille de guêpe, et elle a toute l'allure d'une reine gothique.
- " Je dis : Ma Mère. Et c'est à vous que je pense ô maison ! …
Car je n'ai jamais eu, ô nourrice, ni père, ni mère.
Et la folie et la froideur erraient sans but dans la maison…"
Milosz a fort peu séjourné dit-on, dans ses terres de Russie, mais le château de son enfance solitaire le hante. C'est au début du 19° siècle que les Milosz achètent leur propriété à un prince Commandeur de l'ordre de Malte.
Tout le mystère de sa poésie a pris sa source dans la forêt mystérieuse du domaine et une nostalgie tourmentée le suivra jusqu'au bout de sa vie.
- "Les morts, les morts, sont au fond moins morts que moi ! "
Cette pensée de la mort qui hante le poète, il l'appelle : "la saison du silence". Il affectionne le charme des choses qui ne sont plus dans la réalité, mais dans la vérité de sa pensée.
Chanson
Me voici, me voici, chère d'autrefois !
La tristesse de ton jardin m'a reconnu.
Me voici, me voici, très belle d'autrefois,
Très douce qui ne me reconnais pas…
Au clair des lampes d'il y a longtemps
Tu songeais sans doute à mon grand voyage.
Ton visage, Annie, oh ! qu'il est étrange
Au clair des lampes d'il y a longtemps
Les roues et les rouets ont tourné trente ans.
Voici mon retour, ô ma grande amie !
Les jours de jadis se sont endormis,
Au vieux bruit des roues, au vieux bruit des rouets…
- C'est vous, c'est bien vous, ô mon très – aimé !
Vite, le beau miroir où le soir seul est vieux,
Vite, la belle robe aux couleurs d'adieu,
Pour fêter le retour de mon bien – aimé !
- La robe est grise, ô chère de jadis;
Où sont les couleurs d'adieu ?
Le miroir est blanc, ô chère d'il y a longtemps ;
Ton visage y est vieux.
Ce que nous pleurons ne reviendra pas.
Adieu ! adieu ! ô ma pensive d'antan !
Que ferais-je ici, Annie, plus longtemps ?
Les roues et les rouets ont tourné trente ans…
(Le poème des décadences.)
Il rêve, vit avec les livres : Faust, Edgar Poe, la Bible, Homère, avec les grands magiciens des romans de chevalerie et ceux des contes. Il rêve aussi de voyages lointains, d'îles très vieilles et de voiliers perdus dans le grand silence du temps…
- "Jusqu'au jour où, m'apercevant que j'était arrêté devant un miroir je regardai derrière moi..."
Symphonie inachevée (extrait)
Ecoute bien, ma sœur d’ici. C’était la vieille chambre bleue
De la maison de mon enfance.
J’étais né là
C’est là aussi
Que m’apparut jadis, dans le recueillement
de la vigile,
Mon premier arbre de Noël, cet arbre mort devenu ange
Qui sort de la profonde et amère forêt,
Qui sort tout allumé des vieilles profondeurs.
De la forêt glacée et chemine tout seul,
Roi des marais neigeux, avec ses feux follets
Repentis et sanctifiés, dans la belle campagne silencieuse et blanche :
Et voici les fenêtres d’or de la maison de l’enfant sage.
Vieux, très vieux jours ! Si beaux, si purs ! C’était la même chambre
Mais froide pour toujours, mais muette, mais grise.
Elle semblait avoir à jamais oublié
Le feu et le grillon des anciennes veillées.
Il n'y avait plus de parents, plus d'amis, plus de serviteurs !
Il n'y avait que la vieillesse, le silence et la lampe.
La vieillesse berçait mon cœur comme une folle un enfant mort,
Le silence ne m'aimait plus. La lampe s'éteignit.
Mais sous le poids de la Montagne des ténèbres
Je sentis que l’Amour comme un soleil intérieur
Se levait sur les vieux pays de la mémoire et que je m’envolais
Bien loin, bien loin comme jadis dans mes voyages de dormeur.
Et il la revoit, cette enfance idéale que sa nostalgie recrée, une enfance pleine de chevauchées et de randonnées en traîneau, une enfance nourrie de contes de fées dans un logis seigneurial, parfois bourdonnant de chants, de rires, mais surtout de solitude…
Autrefois, au début du 12° siècle, c'est un royaume de trente mille hectares de forêts et de marais, de villes et de villages ; sur ces vestiges, un père extravagant règne en maître…
- "Venez, je vous conduirai en esprit vers une contrée étrange, vaporeuse, voilée, murmurante. Un coup d'aile, et nous survolerons un pays où toutes choses ont la couleur éteinte du souvenir. Une senteur de nymphéas, une vapeur de forêt moisissante nous enveloppe. C'est la Lithuanie… (…) Le ciel tiède et pâle de la pensive contrée qui s'ouvre devant nous a toutes les fraîcheur du regard des races primitives, il ignore la somptueuse tristesse de mûrir…
Une lueur blafarde enveloppe la plaine, une brume de souffre se couche sur les forêts, la pâleur de l'idée fixe noie la force silencieuse du soleil…"
Est-ce légende, cet enfant terrorisé par les colères de son père, ses emportements, ses coups de folie ?
Ce père, un jour tente de se tuer et s'ouvre le ventre avec un vieux sabre. L'enfant n'a-t-il pas alors traversé des salles pleines de ténèbres en appelant des domestiques pour secourir celui dont il parlera ainsi :
- "Mon père était un grand voyageur : ses chasses en Afrique et ses exploits d'aéronaute le tenaient, la plupart du temps, éloigné de la maison.
J'ai grandi dans une solitude morale presque absolu… c'est de là que me vient mon amour de la nature et la teinte plutôt sombre de mon caractère."
Czeslaw, le neveu de Milosz raconte : " – Ce père, sur la fin de sa vie avait la manie de la persécution, les cheveux tombant jusqu'à la ceinture, il restait des jours entiers dans la cave en serrant sur ses genoux une hache affûtée."
Fuyant un père malade, un logis morose, Milosz fréquente toute l'élite artistique de Paris. C'est un véritable prince noctambule. On le voit au café "Vachette", à la "Closerie des lilas", au bar américain. Il y a là Paul Fort, Stuart-Merril, Oscar Wilde, Jean Moréas.
Dans une soirée au "Rat mort" un cabaret de Pigalle, il admire Polaire aux côtés de Colette et Willy. Le poète Jean Lorrain est là aussi.
Chez Tortoni il rencontre Vielé – Griffin, Henri de Regnier.
Milosz dégage un charme à la fois slave et oriental. Il est la distinction même. Son visage est fin, couronné de cheveux naturellement ondulés, ses yeux sont couleur de feuille d'automne, sous de très épais sourcils mordorés.
Sa bouche est amère et mince, sa voix gutturale avec un très léger accent. C'est un jeune homme de haute taille, d'apparence étrange, une sorte de grand seigneur sorti tout droit du 18° siècle ! Son vaste front pourrait se coiffer d'une perruque poudrée, son profil d'aigle se pencher sur un jabot de dentelle.
Milosz n'oubliera jamais la leçon de ses aînés à la recherche d'une libération du vers. Pour "Les serres chaudes" de Maeterlinck il nourri une profonde admiration.
Au lycée Janson de Sailly il a Germain Nouveau (cet ami de Verlaine et de Rimbaud) comme professeur de dessin. Les crises mystiques de ce poète ne le laissent pas insensible.
A l'école du Louvre il étudiera l'épigraphie hébraïque et assyrienne.
A son arrivée à Paris, à douze ans il parle déjà trois langues : le français, l'allemand, le polonais. Plus tard ce sera l'anglais et le russe, puis un peu d'italien. (Sa grand-mère paternelle est une cantatrice issue d'une vieille famille génoise.)
Il a 24 ans quand il tente de se suicider. Un léger différent avec son père est probablement la cause de ce geste désespéré. Dans une lettre datée de 1901 il s'explique à un ami américain rencontré 1 an auparavant :
- « Vous savez combien la vie me répugne : c'est cette haine – raisonnable parce qu'elle est sans raison – qui m'a poussé à attenter à mon existence – si utile au monde et à l'humanité. Le premier janvier de cette année, vers onze heures de la nuit, – avec un calme parfait, cigarette aux lèvres – l'âme humaine est tout de même une chose bien bizarre, – je me donnai un coup de revolver dans la région du cœur. Comme vous voyez, je me suis manqué, – hélas – quand la vie s'attache à une proie elle ne la lâche pas facilement.
- Mais l'indulgence du hasard est vraiment pire que toute mort ; j'ai horriblement souffert, – le lendemain le docteur – le premier chirurgien de Paris, Marchand, n'a pas voulu m'opérer, disant que j'étais trop faible et que je ne vivrais pas jusqu'au soir. Le cœur et le poumon gauche étaient tellement enflés et tellement noyés dans le sang de l'épanchement interne, que je n'avais plus de place pour respirer : j'allais d'un moment à l'autre, mourir étouffé. Un abbé est venu m'administrer. Mais le soir j'ai tout de même pris un peu le dessus, au grand étonnement des médecins. Je suis resté un mois et dix jours au lit. Je me lève depuis deux jours. »
Il se remet à écrire, commence à rédiger son "Don Juan". Cette même année il rencontre Guillaume Apollinaire, Claudel publie "L'arbre". "La volonté de Dieu" pèse déjà sur Milosz.
En 1921 dans une lettre, il écrit :
" – Je vois la solitude devant moi comme une éternité. Je vis depuis quelque temps dans une atmosphère de suicide. Malheureusement pour moi, j'ai perdu ce droit là comme tous les autres, je ne m'appartiens plus – je suis à celui qui est le Lieu seul situé et où je reposerai ma tête."
Et dans une autre lettre du 22 septembre 1922, il constate :
" – La Révolution bolchevik m'a jeté sur le pavé. Domaine de famille, capitaux, tout fut confisqué le même jour."
Plus tard, avec humour, il évoquera sa situation de ci-devant dépouillé par les soviets (– qui ne sont pas, entre nous soit dit, si antipathiques que ça !)
Par ailleurs, il écrit cette même année :
- Ainsi je vis – aussi peu surhomme que possible – mais avec le sentiment terrible que le jour approche où je me mettrai à parler à Dieu comme personne, pas même Dante, pas même Goethe ne lui a parlé encore".
Une nuit en 1914, il a été frappé d'une illumination mystique. Il traversait alors une crise tragique de santé et n'ouvrait sa porte qu'à de très rares intimes. Un matin de cet hiver là, il avait dit :
- "J'ai vu le soleil spirituel…"
Milosz poète européen, romantique, symboliste, est plus que jamais visionnaire. Il est en quête de pureté et d'idéal, mais sa vie d'homme est très active. Il est rédacteur diplomatique et ministre de Lithuanie en France.
Tourné vers le passé dans sa pensée la plus intime, il voyage pour lui, puis pour sa carrière. De 1896 à 1916, il sera en Russie, en Pologne, en Allemagne, en Angleterre, en Italie, en Espagne, en Afrique Française enfin.
Il est l'intermédiaire entre le ciel et la terre, entre les hommes et les guerres.
De ces voyages et du séjour qu'il fait dans ses terres de 1902 à 1906, il rapporte des souvenirs à foison, mais presque exclusivement des souvenirs tristes, désenchantés.
- …"Ah ! mélancolie et lassitude des arrivées, sentiment mélangé de vide et de regrets des départs ! Et cette accablante certitude que l'âme sera demain ce qu'elle est aujourd'hui, et ce qu'elle fut hier, et il y a dix ans, et de toute éternité."
"J'avais longtemps couru le monde avec mon frère
Sans repos : j'avais veillé avec l'angoisse
Dans toute les auberges du monde : Maintenant j'étais là,
Tête blanche déjà comme le frère nuage. Et il n'y avait plus personne."
Sa vie est intense, riche d'actions politiques, de rencontres, de grandeur et d'humilité, de lascivité et de pureté ; la femme idéale, très haut placée, ne sera sa compagne et sa sœur qu'en des cimes où l'amour mortel n'a pas sa place.
L'Etrangère
Tu ne sais rien de ton passé. Tu l'as rêvé,
- Oui, sûrement tu l'as rêvé.
Je vois ton visage dans la lumière grise de la pluie.
Novembre ensevelit le paysage et ma vie.
Je ne sais rien, je ne veux rien savoir de ton passé.
Tes yeux me parle de brumeuses villes lointaines
Que je ne verrai jamais
Et dont jamais je n'entendrai le nom dans ta voix.
Novembre est sur toute mon âme, novembre est sur toute la plaine
Je te vois inconnue à travers Autrefois.
Ce sont des choses depuis longtemps mortes
- Mortes irrémédiablement –
Des musiques étouffées, des luxures flétries.
Je suis sûr que novembre est derrière la porte
Je vois vivre en ton cœur ce que ton cœur oublie.
Ton âme est loin, bien loin d'ici. Ton âme étrangère
Est une nuit de brume,
De brume et de bruine sale sur des faubourgs
Où la vie a la couleur froide de la terre,
Où des hommes mourront, sans avoir connu l'amour.
Tu m'as déjà rencontré jadis, t'en souvient-il,
Oui, jadis, tristement jadis,
Au pays des vieux livres et des vieilles musiques,
Dans le crépuscule bleu d'une maison tranquille
Aux fenêtres léthargiques.
Le fantôme des paroles dont tu ne te souviens pas
Ou que tu ne prononças pas,
Donne un sens si bizarre à ta lointaine présence.
Je déchiffre dans le livre de ton silence
Ton histoire morte à jamais, même pour toi.
Ma raison pâle est une illusion de clarté,
Un jour de soleil ancien
Sur la route où ta joie rencontra ta douleur.
Tout cela n'a peut-être jamais été
Mais si je te le disais, tu mourrais de peur.
C'est triste comme un jour d'hiver sur les banlieues
Où chemine la mort de la ville,
Comme la maladie et le deuil dans un mauvais lieu,
Comme un bruit de pas dans une maison étrangère
Comme le mot jadis quand l'ombre est sur la mer.
Je ne veux rien savoir de ton passé. Je vois
S'éteindre le jour,
Le dernier jour sur ton visage et sur tes mains.
Laisse-moi la douceur d'ignorer les chemins
Où le hasard a su te guider jusqu'à moi.
Je retrouve en tes yeux des réalités de rêves,
De rêves rêvés dans le vieux temps
Et des visions écloses au soleil de la vie.
Dans le demi-jour empoisonné de la pluie
On dirait que toute une éternité s'achève.
Je reconnais en toi des êtres mystérieux,
Des voyageurs au but secret
Rencontrés autrefois dans la brume des gares
Où tous les bruits ont des inflexions d'adieux.
Parfois aussi tu m'es une atmosphère de foire
Avec ses lumières en pleurs et ses relents
De moisissure et de vice,
Avec sa misère et la joie malade de ses musiques.
Des souvenirs de maisons de jeu nostalgiques
Se mêlent au chaos de mon énervement.
Si je sortais, si je fermais la porte, que ferais-tu ?
Ce serait peut-être
Comme si tes yeux ne m'avaient jamais connu.
Le bruit de mes pas mourrait sans écho dans la rue
Et je ne verrais que la nuit à tes fenêtres.
C'est comme si tu devais me quitter aujourd'hui
Tout de suite et pour toujours
Sans songer à me dire d'où tu viens, où tu vas.
Il pleut sur les grands jardins nus, ton âme a froid,
Novembre ensevelit le paysage et ma vie.
(Les sept solitudes)
Fin de la première partie...
Hécate.